Extrait du journal
Les instituteurs de la Seine ont assisté en grand nombre, jeudi dernier, à une assemblée « d'in formation » organisées par la section départemen tale du syndicat national qui s'est tenue salle JeanJaurès, à la Bourse du Travail même. Le secrétaire de la Fédération internationale des associations d'instituteurs, M. Lapierre, présenta, au cours de cette réunion, les « camarades » alle mands qui y assistaient, proclama devant eux la fierté ressentie par les militants de l'enseignement d'avoir pu amener à l'organisation syndicale 80.000 adhérents « en lutte contre les puissances d'op pression et les fauteurs de guerre.» et déplora que les 150.000 instituteurs allemands groupés dans le « Deutscher Lehrerverein » n'aient pas « rejoint la classe ouvrière et adhéré à la Centrale alle mande». Comme on le voit par cet aveu, les maî tres d'école du Reich ne sont pas aussi prompts que les nôtres à se dresser contre l'Etat et à... voir rouge. D'ailleurs, dans la réponse qu'il fit au nom du délégué allemand, M. Hubben fut prudent, très prudent, confessant les difficultés de la lutte : « Chez nous, nous avons très peu d'écoles laïques... Chez nous règne peu de liberté pour le choix, laissé à nos soins, des ouvrages scolaires... » Suivit un couplet sur la paix et une conférence sur l'école allemande à travers les âges. Le dimanche précédent, à Rennes, une trentaine d'instituteurs et d'institutrices d'outre-Rhin, reçus dans la salle des Fêtes de la Maison du Peuple, sous la présidence de l'ancien maire, M. Bahon, ont longuement défendu la campagne de certains milieux politiques français en faveur de l'école unique, joignant à leurs propos des attaques contre l'enseignement confessionnel.. Les embrassades de Paris et le manque de tact toléré à Rennes ont-ils été portés à la connaissance du ministre de l'Instruction publique ? En tout cas c'est maintenant chose faite, et voici en quels termes M. Arnaud, secrétaire de la Fédération des mineurs unitaires de la Loire, qui vient d'être ex clu du parti communiste, juge certaines doctrines qui sévissent dans le corps enseignant : « Je suis victime de la franchise avec laquelle j'ai reproché aux leaders réyolutionnaires de vouloir imposer à la classe ouvrière de se laisser mener par des instituteurs et autres propagandistes largement en tretenus par le parti ». Gaétan Sanvoisin....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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