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Le Figaro, 8 juin 1936

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Le Figaro
8 juin 1936


Extrait du journal

manifes au Vélodrome d'Hiver M. Léon Bhim fait sa « déclaration ministérielle » « au peuple de Paris » Le Front Populaire semble fonder de grands espoirs sur les manifesta tions de 'masses ornées de chœurs, de fanfares, de défilés en costumes et de parades minutieusement réglées. Le rassemblement monstre qu'il a organisé hier au Vélodrome d'Hiver s'inspire évidemment avec parfois assez d'adresse des solennelles mises en scène de la Place Rouge comme de celles de Munich et de Berlin. Dès 5 heures de l'après-midi, un important service d'ordre canalisait le flot humain qui remplit bientôt le gigantesque amphithéâtre jusqu'aux dernières stalles. Quelques auda cieux s'étaient risques sur les toits, faisant tomber de loin en loin une dangereuse pluie de verre sur les gradins. Combien sont-ils lorsque retentit la première Internationale ? 20.000 sans doute et des milliers d'autres s'agglutinent dans les rues voisines autour des haut-parleurs qui leur transmettent les discours livrés aux marchands d'insignes, de cartes, de cravates écarlates volontairement livrées à la pluie. A l'intérieur du Vélodrome, dont les balcons sont drapés de rouge, les projecteurs éclairent par éclipses les effigies de Jaurès et de Jules Guesde. Autour de la pelouse, les banderoles et les sujets décoratifs vouent les 200 familles à la des truction et promettent aux militants une félicité totale et prochaine. Au virage relevé de la piste, des poings de carton se dressent menaçants, ï.es caméras du parc sont en "place et ronronnent légèrement. L'Harmo nie socialiste accompagne alors un choeur parlé de médiocre prose rythmée à la fois prétentieuse en naïve qui n'obtient qu'un maigre succès d'estime. Puis c'est, au pied des tribunes, un camarade des Jeunesses socialistes, en chemise bleue, qui reviennent, après de savantes conversions, au centre de la pelouse où ils forment une voûte de drapeaux sous lesquels les élus du Parti et ses ministres font une entrée triomphale. Tout émus par ce décorum solennel, ils s'avan cent à pas hésitants, la boutonnière fleurie d'églantine. Un audacieux a même risqué l'écharpe tricolore. Mme Lacore, sous-secrétaire d'Etat, les accompagne. Georges Ravon. (Suite page 4, colonne 1.) LES JOURS SE SUIVENT...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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