Extrait du journal

cégétistes durent en « mettre un coup ». Toutes les quatre ou cinq heures, l'un d'eux remontait sur le pont roulant pour haranguer tout le peuple du hall. Les discours étaient aussi violents que possible. La grande peur '« Car il s'agissait surtout d'im pressionner l'ouvrier, de lui faire peur. Et c'est bien la peur qui a tout fait. Les ouvriers n'avaient nulle envie d'occuper l'usine, croyez-le. Les em ployés encore moins. Chacun ne son geait qu'à rentrer chez soi. A telle enseigne quelles bureaux se sont vi dés avant même que l'ordre de grè ve ait pu être donné. Le lendemain matin, quelques employés revinrent, constatant que le travail n'était pas repris, ils voulurent ressortir. Rien à faire. Ils furent « bouclés » jusqu'à midi. — Bouclés par qui ? — Par les « délégués » ouvriers. Tout a plié devant une toute petite minorité, de l'ordre de grandeur de deux ou trois sur deux mille! Devant le manque de'réaction des patrons et de l'autorité publique, les ouvriers se persuadènt qu'ils entrent réellement dans un monde nouveau où les agitateurs d'aujourd'hui vont être les futurs chefs. Paul Camus. (Suite page 4, colonne 1.)...