Extrait du journal

Qui, ce soir, sera président de la République ? Samedi, les radicaux étaient d'accord pour ne point transformer l'élection d'aujourd'hui en ba taille. Mais dès lundi, à la première heure de nuit, ils déclaraient qu'étant donnés les résultats du scrutin, la place vacante devait leur revenir. « Mais, objectait-on, le bel aphorisme de M. Dalimier : Pas de combat sur un cercueil ?» — « Nous ne savions pas, répondaient-ils, que nous aurions une telle majorité ». Et la candidature de M. Pain levé fut posée. Le deuil du Cartel était un deuil de vingt-quatre heures. On verra plus loin que le Sénat accueillit froide ment cette candidature. Quelles étaient les chances de M. Painlevé ? On calculait qu'il avait contre lui les groupes modérés, et les trois quarts de la Gauche démocratique qui, joints à la majorité de~ l'ancienne Chambre, lui as suraient un échec de premier tour. Une délégation du groupe radical du Sénat se rendit chez l'ancien président du conseil pour l'en informer. M. Pain levé était tout prêt à décliner une candidature dont il n'avait pas l'initiative. Il avait réellement cédé à des instances. Ses amis, en leur maladresse déjà, dans les couloirs de la Chambre, menaçaient cependant, s'il n'était pas nommé, de recommen cer contre le nouveau chef de l'Etat une campagne à la manière de 1924. Aimable moyen de conviction ! Mais le coup au rait manqué, on le leur fit observer. Contre le pré décesseur de M. Doumergue, les cartellistes de 1924 avaient des griefs politiques à exploiter, il y...