PRÉCÉDENT

Le Figaro, 11 août 1867

SUIVANT

URL invalide

Le Figaro
11 août 1867


Extrait du journal

Gorta, ne s'élèveront jamais au-dessus de" la bête de somme. » Si on laisse les Mexicains livrés à euxmêmq£,_ marclieront-ils ? Je ne le crois pas ; ils ont déclaré nuls tous les actes de Feiflpîreimême les mariages. » La moitié de la ville est en prison ; on pille l'autre moitié. Il faut attendre l'ar rivée de Juarez, qui sera ici dans cinq ou six jours, et nous saurons alors cë que nous devons espérer ou craindre.. » X... » " Dans cette lettre se trouvaient quatre photographies que j'ai sous les yeux. La première représente l'église où le corps de Maximilien a été déposé. La seconde nous montre le peloton commandé pour l'exécution de l'empe reur. Il'se compose de six soldats, d'un . caporal et d'un officier. Les soldats ont des visages hideux etsinistres. Leur uniforme ressemble à l'u niforme français; le képi et la tunique paraissent être en toile grise, le ceinturon en cuir blanc; le pantalon, descendant jusqu'aux pieds, est d'une étoffe plus fon cée. Le caporal, celui qui a achevé Maximi lien, est très joli garçon; il a un air bon enfant qui contraste singulièrement avec la lugubre besogne dont il a été chargé-.Xe plus curieux des sept est l'officier commandant le peloton; il ne doit pas avoir dix-huit ans. ; La troisième photographie nous montre la redingote de l'Empereur vue de dos. On y remarque les trous faits par les balles qui; ont frappé Maximilien dans la poitrine et sont sorties par le dos ; une balle a tra versé la manche droite sans atteindre le bras. Une autre balle encore a percé le pan droit d'e la redingote. La quatrième photographie... Ah ! je vous défie bien de la contempler sans une profonde émotion. Elle représente le gilet de Maximilien ou plutôt le gilet montant que son domëstique lui a prêté. On y voit les traces des trois balles qui ont frappé l'empereur dans les régions de l'estomac, un peu à gauche. On y voit la balle qui'l'a atteint, à droite, dans la poitrine, sans le tuer. On y voit la trace de l'avant-dernière ballé qui a pénétré au-dessous .du sem droit et l'étoffe consumée par le feu. Oh voit le bouton arraché par le prince agonisant, et dont il est question dans la lettre. Et enfin, on voit sur le sein gauche la trace faite par la dernière balle qui a ter miné les souffrances de ce" malheureux souverain. Je ne saurais vous dire avec quel serre ment de coeur j'ai Vu et revu cette petite photographie qui est toute une page san glante de l'histoire contemporaine. En contemplant le gilet, en suivant les traces des balles depuis la première jusqu'à, la dernière, qui a traversé le cœur de Maxi milien, on est touché jusqu'aux larmes, car on assiste pour ainsi dire à l'effroyable agonie d'un pauvre prince que sept sol dats, placés sous les ordres d'un enfant, ont eu tant de mal à tuer. Albert Wclff....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

En savoir plus
Données de classification
  • miramon
  • juarez
  • escobedo
  • victorien sardou
  • mejia
  • vallès
  • pascal
  • laporte
  • yous
  • lopez
  • mexico
  • max
  • paris
  • autriche
  • toulon
  • die
  • toutle
  • bordeaux
  • naples
  • châlons
  • ecole polytechnique
  • nt
  • seine et oise
  • miel
  • conservatoire