Extrait du journal

Quelques ' personnes naïves —• peutêtre intéressées— nous ont écrit pour nous signaler plusieurs petits journaux 3ui se répandent en grossièretés et en iffamations contre le Figaro. Nous nous contentons de répondre une fois pour toutes, que jamais nous ne férons l'aumône de la moindre polémi que à ces mendiants dé réclame ; nous avons nos pauvres. Nous aurions vraiment trop à faire. Tous les ans, quelques pauvres diables, qui se qualifient entre eux de journalis tes, se réunissent dans un café dans le but de fonder un journal, dont le seul moyen d'existence est basé sur le plus ou moins de chances d'une polémique avec Figaro. Dans un de ces conseils de surveil lance (à surveiller), voici ce qui se passe : — Voyons, fait celui qui s'est créé président, quelles sont nos ressources ? Qui est-ce qui a de l'argent ? Pas de réponse. — Si nous empoignions le Figaro, tous les huit jours ? fait timidement un jeune homme. . — Et vous ? demande le président à un monsieur à veston de velours. — A moi, il me semble que si le pro cédé est bon tous les huit jours, il serait peut-être meilleur deux fois par se maine. " " — Permettez! fait un troisième qui n'a rien écouté, mais qui paraît avoir fait une trouvaille. — J'ai une idée ! Si nous éreintions le Figaro tous les jours, nous: n'écririons pas trois lignes sans parler de lui; il nous répondrait peut-être et; alors le succès serait assuré; je crois bien que ça ne s'est jamais fait? Le plus souvent,les futurs journalistes disparaissent au moment où le garçon vient pour recevoir le prix de l'absinthe. Quelquefois aussi un jeune serin échappé se laisse prendre plusieurs billets de mille francs, et on voit paraître timide ment un de ces journaux qui nous sont signalés. Le plus souvent la société fait la culbute et la rédaction va recommencer son jeu à un autre café. Tout cela est bien malpropre, voilà pourquoi nous n'en parlerons plus....