Extrait du journal

* - Si"j-amais on est tenté de prendre des voitures pour faire ses-courses, c'est par la chaleur torride de ces jours-ci. Et pourtant on hésite, tellement il est rare de tomber sur une voiture capable de vous conduire à peu près comme il faut. De tous côtés on ne trouve que des vé hicules piteux, qu'on dirait échappés aux massacres et aux réquisitions de la Bulgarie : les brancards et les harnais sontpéniblementraccommodés au moyen de ficelles : le cheval, efflanqué, et qui a l'air d'avoir fort peu d'avoine dans le ventre, poussé d'une manière navrante ses malheureuses jambes l'une devant l'autre jusqu'au moment où il s'abat sur le pavé. On n'ose même pas dire au co cher de marcher plus vite, tellement l'attelage inspire la pitié. C'est un véritable supplice au point de vue dé la perte de temps, et à celui de l'humanité, que d'être ainsi voituré. Si on se trouve hors de Paris„à SaintGermain , par exemple , désagrément d'un autre genre. On est mene par un cocher, —celui du n°.... qui n'a dans sa voiture qu'un tarif date de 1874, et qui vous taxe à sa -fantaisiej en vertu d'un nouveau tarif de 1876, que vous n'avez pas sous les yeux et que vous ne pouvez naturellement ças deviner. La municipalité de Saint-Germain ne pourrait-elle pas obliger ses cochers à exhiber aux voyageurs les prix exacts du jour? NOUVELLES A LA MAIN t On peut se figurer à quel point l'ours blanc du Jardin des Plantes souffre par le temps qu'il fait. Son gardien, qui l'aime beaucoup malgré son caractère assez difficile et son balancement de tête perpétuel, lait tout ce qu'il peut pour adoucir sa triste situation. Ce qui a le plus réussi jusqu'à présent, c'est une carafe frappée qu'on met tous les matins dans sa fosse. L'enfant du pôle Nord ne la boit pas:....