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Le Figaro, 12 février 1912

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Le Figaro
12 février 1912


Extrait du journal

RETRAITES AUX FLAMBEAUX En moins d'un mois, par des me sures qui vont droit au cœur des foules, M. Millerand vient de prouver que, dans les fonctions si nouvelles pour lui de ministre de la guerre, il avait au plus haut degré l'intuition des réformes et des appuis "que la République doit à l'armée. Il s'applique décidément, avec un rare bonheur, à rendra aux armes leur fierté»f L'officier -auquel M-.Combes et le gé-' néralAndré avaient enlevé peu à peu tous ses privilèges et qu'ils avaient mis au rang des fonctionnaires les moins protégés et les plus mal payés parce qu'il ne représentait aucune force électorale,, l'officier est rassuré désormais par la suppression des fiches préfectorales, par la réorganisation des règles de l'avance ment, par l'aboutissement prochain de cette fameuse loi des cadres vainement promise depuis six années, et réconforté par tous les projets que l'on ressuscite pour redonner aux braves gens qui pré parent la défense du pays toute la no blesse-de leur grave mission. Le rétablissement des retraites mili taires, décidé l'autre semaine par M. Millerand, est inspiré par cé même sen timent de haut patriotisme. Le ministre a pensé qu'il était utile de restituer au peuple ce spectacle martial dont il avait été depuis trop longtemps privé. Le peuple depuis vingt ans ne voyait plus les uniformes que quand on les appelait au secours de la République dans les grèves : il n'entendait plus les clairons et les tambours qu'au défilé des enterre ments officiels : la vision s'effaçait, ou bliée, le contact était supprimé : on. semblait vouloir accoutumer la nation à l'idée des milices et la voici qui re vient, enthousiaste, vers l'armée, comme au temps où la France était un soldat. Samedi soir, quand la retraite mili taire a défilé devant nos yeux déshabi tués et délicieusement surpris, Paris s'est senti tout ému : les cœurs étaient exaltés ; les cris de : « Vive l'armée ! » sortaient de toutes les poitrines, et la foule, entraînée par l'ardeur que donne le bruit, suivait les flambeaux,' les trompettes et les troupes avec- autant d'amour et de joie que d'orgueil. On eût dit qu'elle courait tout à coup au devoir et au rêve, et que ces musiques lui: rappelaient des choses qu elle n'aurait plus jamais entendues sans elles. Quelle réconfortante aurore dans cette nuit !. Mais méfions-nous, là aussi, des suren chères. Reprenons des forces en restant dans le calme et la sagesse; et fuyons les vains entraînements, les excitations ou les agi-...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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