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Le Figaro, 12 janvier 1932

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Le Figaro
12 janvier 1932


Extrait du journal

J'ai fait campagne ici même, il y a plus d'un an, pour obtenir que le tarif de nuit des taxis ne fût pas appliqué à onze heures, mais plus tard. J'ai invoqué une foule d'arguments, autour d'une idée qui paraissait évidente. A savoir qu'il était juste qu'un travail exceptionnel fût rétribué plus qu'un autre, mais que, précisément, en ce qui concernait les taxis, dans une capitale, le travail des environs de minuit n'était pas quelque chose d'exceptionnel ou d'insolite .: il était la norme et l'habitude, le train courant de l'existence. La sortie des théâtres. La fin des soirées amicales les plus modestes. Le retour chez soi des gens les plus rangés. L'équité parlant ainsi, la nécessité ne tenait pas un autre langage. Les taxis commençaient alors, à partir de dix heures et demie, ces interminables stations par files entières, ou ces longs carrousels à la poursuite du client, que la crise — dont ce fut l'un des premiers symptômes — allait exagérément multiplier.' Répétons-le une fois de plus. Les taxis ont chômé à cette heure-là parce qu'ils n'ont pas à faire à une véri table clientèle de nuit allant à son plaisir. Ils se sont heurtés à une clientèle de jour qui rentre chez elle. L'intérêt des chauffeurs, qui sont à Paris plus de vingt mille, coïncide exactement avec l'intérêt des théâtres, avec celui des cinémas ou des cafés, comme avec celui d'une clientèle qui est là toute prête et disponible, mais que le tarif de nuit prématuré exclut et repousse, à son grand ennui. La réforme s'impose. Elle n'a eu contre elle jusqu'ici que deux empêchements. D'une part, la sainte routine. De l'autre, l'intérêt des sociétés de transport en com mun. Les transports en commun ont des intérêts légi times qui doivent être pris en considération. Ils ne peuvent pas prétendre qu'une contrainte soit exercée sur le public, contraire à nos usages, à notre commodité, et à d'autres intérêts, non moins légitimes. La démarche de M. Max Maurey, président de l'Asso ciation des directeurs de théâtre, ne devra pas rester sans effet. Le tarif de jour jusqu'à une heure moins le quart du matin. Eugène Marsan....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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