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Le Figaro, 13 janvier 1933

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Le Figaro
13 janvier 1933


Extrait du journal

Un philosophe stoïque parvient à quelque chose qu'il s'efforce de regarder comme le ,bonheur en méprisant les privations et la souffrance. Mais ce sage est généralement un farceur: comme Sénèque, il exprime son mépris du nécessaire en se gorgeant de superflu. Et cette comédie même, il ne peut se la jouer qu'après avoir atteint à une assez haute intellectualité. L'homme moderne se disant civilisé a perdu, par la mollesse de sa vie; toutes les énergies du sauvage, a perdu aussi par l'absurdité de son « instruction » toutes les possibilités de sagesse. Il est devenu totale ment incapable de conquérir la sécurité, incapable de s'en passer, inca pable de se forger mentalement un bonheur de convention. C'est pourquoi les: « extrémistes » qui, dans des directions opposées, cherchent le même moyen de salut, deviennent de plus en plus nom breux. Les extrêmes se touchent: les extrémistes vont se rejoindre. Ils formeront la masse. Ils attendent tous qu'une AUTORITE leur donne ce qu'ils sont impuissants à réaliser eux-mêmes: le bonheur par la sécurité. François COTY....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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