Extrait du journal

J'ai connu autrefois un jeune homme, viveur éroèrite, raangeant, comj»&ofl dit, son patrimoine en herbet-àft'iiëmeuraflt/le meilleur fils du inonde. Un jour, la conversation vint à rouler sur les impôts volon taires, et, après lui avoir exposé mes théories, je lui prouvai qu'ils devaient entrer au moins pour un dixième dans son budget. Eh bien ! me dit-il, viens me voir demain, je veux me con vaincre du fait par des chiffres. Le lendemain, j'étais chez lui à l'heure fixée. Tu avais raison, me dit-il avec un soupir, voici mon budget. POURBOIRES DE TOUTE NATURE Donnes en l'an de grâce 1855. Pour 300 voitures, à 25 centimes en moyenne par course donnés au cocher 75 fr. Petits bancs et entractes au théâtre, sur une moyenne de 70 soirées, seul ou accompagné. . . 60 Restaurant. Donné 20 centimes au garçon pour le dîner, par an 72 Pour le déjeûner, par an 72 Sur une moyenne de 50 à 60 soupers par an, ci. 60 Bains chauds et froids 20 Coiffeur 20 Pour café et consommations diverses, donné au garçon 80 Impôts non classés. 120 Étrennes . 400 Pauvres » Total 979 fr. — Neuf cent soixante-dix-neuf francs, exclamai-je, après avoir lu!... — Sur 12,000 francs que j'ai dépensés, et encore je ne compte là que le menu frétin. Si je voulais parler de ce que m'ont coûté mes amis, mes maîtresses et les usuriers, je fi nirais par me persuader que j'ai vécu d'eau claire, de ra cines et de papiers timbrés. — Et les pauvres? Pourquoi n'as-tu rien porté à l'article « Pauvres? » lui dis-je. — Parce que j'ai contracté l'habitude de faire l'aumône de la main gauche et d'écrire de la main droite....