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Le Figaro, 13 mars 1856

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Le Figaro
13 mars 1856


Extrait du journal

J'ai donné, dans ma dernière chronique, un tableau des, tribulations de l'hospitalité parisienne. — J'ai reçu h cette occasion une longue lettre, aussi anonyme que par fumée, et, comme elle m'a amusé, j'ai pensé qu'elle pourrait en amuser d'autres. La voici : « Monsieur, » Je n'ai pu m'empêcher de rire en lisant dans votre dernier numéro du Figaro la peinture du martyre d'une femme du monde préparant une fête pour l'élite de Pa ris, — tant cela est vrai, pris sur nature."— J'ai passé par la il n'y a pas quinze jours. — J'ai eu tout, mais tout : — le feu à ma cuisine, l'huile sur mes meubles, et, de plus, un coiffeur qui m'a laissée dépeignée comme une princesse de tragédie, parce que je ne voulais pas servir d'essai a une nouvelle coiffure à la Maïuin Lescaut de son invention. » Mais voici l'incident le plus orageux de ma jour née de gala. — C'est une lacune que je vous signale dans votre inventaire : il était quatre heures. J'en étais préci sément à ce moment de crise où mes gens venaient m'annoncer, pièce par pièce, la démolition de mon édifice, lorsqu'on introduisit le portier de la maison. » — Madame donne un bal? me dit ce concierge en roulant sa casquette dans ses doigts. Est-ce que ma dame tient beaucoup à ce que ce soit ce soir plutôt qu'un autre jour? » — Parbleu, mon ami, rêpondis-je, je vous trouve joli et ingénieux. — Croyez-vous que j'ai lancé six cents invitations dans Paris, bouleversé des pépinières, pillé Chevet et Blanche, pour vous donner un thé à vous et a votre épouse? » —C'est que je vais dire à madame... Nous avons cette nuit, dans la maison, des employés de M. Domange, et alors, je me disais que madame aurait peutêtre préféré d'autres artistes. » Jusque-la, monsieur Figaro, j'avais soutenu avec énergie les chocs successifs de la fortune adverse; — mais la révélation du concierge me donna ce que,' vous autres gargotiers de lettres, vous appelez, je crois, le coup du lapin. — Ma jolie tête s'inclina sur mon épaule charmante (pardonnez cette franchise à une femme qui...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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