Extrait du journal

Nous empruntons aux mêmes journaux la reproduction en anglais de la protestation de l'empereur contre sa déchéance. PROTESTATION DE L'EMPEREOR NAPOLÉON A monsieur la Président de V Assemblée nationale à Bordeaux. Monsieur le Président, Au moment où - les-Français, profondé ment affligés des conditions de la paix, ne pensent qu'à la détresse du pays, l'Assemblée nationale a prononcé-la dé chéance de ma dynastie et affirmé que moi seul étais responsable des malheurs publics. Je proteste contre cette déclaration aussi injuste qu'illégale. Injuste, parce que, au moment où la guerre fut déclarée, le sentiment national, violemment surexcité par des causes in dépendantes de ma volonté, a donné une impulsion générale et irrésistible. Illégale, parce que l'Assemblée nommée uniquement pour conclure la paix a ou trepassé ses pouvoirs en décidant des questions au-dessus de sa compétence, et, fùt-elle même un corps constituant, elle n'aurait pas encore le pouvoir de substi tuer sa volonté à celle de la nation. L'exemple du passé est là pour le prou ver. L'hostilité de l'Assemblée constituante de 1848 échoua en présence de l'élection du 10 décembre, et, en 1851, le peuple, par plus de sept millions de suffrages, me nomma en opposition avec l'Assemblée législative. La passion politique ne peut prévaloir contre le droit, et le droit public français pour la fondation de tout gouvernement légitime, c'est le plébiscite. En dehors, il n'y a qu'usurpation de l'un des partis et oppression de l'autre. En conséquence, je suis prêt à m'incliner devant la libre expression de la vo lonté nationale, mais devant elle seule....