Extrait du journal

LA POLITIQUE Les socialistes restent, comme les con servateurs, sur leurs positions de di manche et refusent, à ce que nous ap prennent leurs journaux, de se désister eu faveur des candidats bourgeois. Nous y voyons d'autant moins d'inconvénient que cette décision pourrait nous valoir, à Paris, un ou deux sièges de plus. Il ne paraît pas, d'ailleurs, que le scrutin de ballottage puisse modifier les résultats acquis par le premier scrutin, et qui im posent aux conservateurs de plus en plus vaincus, le devoir d'une discipline absolument stricte. Nous en sommes où en étaient, vers 1859, les adversaires de l'Empire: ils ne dissertaient point sur la forme qu'ils donneraient à leur victoire, encore.bien hypothétique. L'opposition allait de M Poujoulat à M. Favre, en passant par M., d,'Haussonville. C'est ainsi que de 1859.'à 1863, do 1863. à 1869 grossit je. chiffré de la minorité parlementaire, à., telles enseignes que l'Empire dut tenir compte du mouvement, et transformer la Constitution de 1852, transformation qui eut le tort de venir, un peu tard et qui aurait réussi cependant sans lés fa talités et les étourderies de la déclaration de guerre. Chose curieuse, les opposants à .la République opportuniste sont encore recrutés dans les classes, dites dirigean tes, tandis que la bourgeoisie et le peu ple restent acquis au régime actuel, comme jadis à l'Empire. Notre situation est donc simple, trop simple. Elle consiste à oublier toutes nos préférences réciproques, à guetter toutes les fautes du pouvoir et... à patienter. Dix ou vingt ans comptent dans la vie d'un parti : dans la vie d'un peuple, ce n'est qu'une minute.—F; M....