Extrait du journal

La Confédération générale du travail publie qu'elle n'exige l'application immédiate de la loi sur les assurances sociales que parce qu'elles garantiront une meilleure santé à la classe ouvrière, et elle affirme que cette même loi a fait tomber la mortalité en Allemagne. C'est une plaisanterie! Il y a longtemps que les médecins allemands, qui s'appliquent à faire abroger cette fameuse loi, ont déclaré qu'elle n'était pour rien dans la bonne santé de leurs compatriotes, et, comme elle aura pour effet, si elle est appliquée chez nous dans son texte actuel, d'éloigner du chevet des assurés les mé decins les plus consciencieux et les plus auto risés, on ne peut vraiment espérer que la santé publique y gagne quoi que ce soit! Non! La Confédération générale du travail veut les assurances sociales parce qu'elle est animée de l'esprit socialiste dans ce qu'il a de plUs chimérique et de plus néfaste. Les assu rances sociales constituent le procédé le plus puissant qU'dh ait encore inventé pour tranS" férer les fonds des particuliers au trésor pu blic! Voilà pourquoi on y tient!-Les assuran ces sociales auront le double effet de placer le travailleur dans la dépendance étroite de l'Etat, et de confisquer une partie des capitaux des entreprises privées au profit de ce même Etat. C'est depuis toujours le rêve des socialistes. Ils l'ont déjà réalisé en partie, grâce à l'ascen dant qu'ils ont su prendre au Parlement, en guidant peu à peu le législateur vers la confis cation, et en faisant du fisc l'instrument de leur dessein. Ils s'apprêtent à pousser beau coup plus loin leur avantage; et si l'on n'y met bon ordre ils le pousseront jusqu'à ce qu'ils aient créé dans la '< douce France », comme ils ont fait dans l'opulente Russie, « l'égalité des misères et des maux ». Les grandes enquêtes qui ont été faites dans les milieux ouvriers montrent très bien qu'en dehors des syndicats les travailleurs se ren dent compte qu'une loi fatalement destinée à augmenter le coût de la vie dans la proportion de 15 0/0 n'est pas une bonne loi pour eux. Il y a assez d'ouvriers intelligents en France pour comprendre que certains salaires ne sauraient ôti-p augmentés. Sur ceux qui en bénéficient...