Extrait du journal

LA POLITIQUE. Le rapport écrit par M. Joseph Fabre au nom de la Commission qui a examiné sa proposition tendant à l'institution d'une fête nationale de Jeanne d'Arc est fort éloquent. A côté du 14 juillet, fête de la liberté, il veut que l'on crée, en mémoire de la vierge guerrière, une fête du patriotisme, et répond ainsi à l'objection de ceux qui persistent à croire que la date du 14 juil let a été choisie trop complaisamment pour la légende révolutionnaire qui a si singulièrement dénaturé l'histoire des dernières années du dix-huitième siècle. Inutile, en tout cas, d'insister : on se heurterait à un parti pris. Parlons donc seulement de la fête de Jeanne d'Arc, que M. Joseph Fabre propose de fixer aù deuxième dimanche de mai, jour an niversaire de la délivrance d'Orléans. Il faut dire que je vois certaines objec tions se formuler contre l'idée de M. Fabre : on n'en conteste pas la qualité, mais l'opportunité. Ces objections, je dois le dire, viennent surtout des démo crates, froissés, paraît-il, de l'ardeur avec laquelle les royalistes et les catho liques ont réclamé la propriété de Jeanne d'Arc. — Elle est à nous 1 — Non, elle est à nous 1 Et les deuxpartiss'arrachentla grande ombre. Jehanne la Pucelle, qui avait de l'esprit et du trait, eût souri dans sa prison, malgré les tristesses de son...