Extrait du journal

blessés, voilà de l'énergie ! Mais c'étaient des balles de gauche qu'ils tiraient, approu vés par les socialistes, derniers défenseurs des libertés publiques ; c'étaient des balles carteliistes. Quand on voit aujourd'hui des parlemen taires indignés à la pensée que les radicaux qui sont entrés dans le ministère « ont violé les décisions des congrès de Toulouse et de Vichy » ; quand on songe que de bons es prits, déformés par les pratiques de ce Pa lais sans air, s'inquiètent par-dessus tout de savoir si leurs interpellations seront ou non discutées, la nécessité d'un profond change ment des moeurs politiques paraît indis pensable. Le calme dans la rue sera ramené par ce renouveau. Que les partis marxistes s'effor cent de gêner l'action de ce gouvernement peut sauver le régime en le rajeunissant dans son cadre, on le comprend. Mais les autres ? Autant l'opposition est légitime sous des ministres de partis, qu'ils soient de droite ou de gauche, autant un gouverne ment où tous les groupes sont représentés (de Marin à Marquet) a droit à la quiétude. Depuis des années, on accumule les paroles, les murs parlementaires sont chargés de dis cours à en craquer ; quel besoin de silence et de travail éprouve ce pays saturé de ver biage ! Des hommes qui se sont battus pour le défendre ont crié l'autre jour qu'ils en j avaient assez ; ils l'ont crié au péril de leur vie. Ils veulent le redressement de la France, ils veulent que la justice et le calme lui soient rendus. Ce gouvernement va réclamer au jourd'hui la trêve pour l'action. La formule est bonne. Laissons à M. Doumergue le temps de l'appliquer, d'agir. N'eût-il que les problèmes budgétaire et extérieur actuels à résoudre, il aurait droit à notre patience. La Chambre, cet après-midi, après quel ques criailleries d'usage, accordera le répit réclamé. Le 27 juillet 1926, M. Poincaré obtint un vote de confiance par 358 voix contre 131. M. Doumergue en obtiendra davantage....