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Le Figaro, 17 février 1856

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Le Figaro
17 février 1856


Extrait du journal

les colleurs. Les Belges me paraissent peu émus de ces délais, car je ne crois pas qu'aucun peuple soit aussi in différent aux jeux de la scène. Il est même arrivé a un Belge de dire flegmatiquement devant moi, en contem plant le Théâtre de la Monnaie : « C'est bien inutile, savez-vous? de brûler les théâtres, puisqu'on les recons truit toujours. » Provisoirement, les chanteurs de la Monnaie, que les Belges appellent aussi leurs rossignols, sont installés dans la salle dite du Cirque;—mais cette salle n'est pas sous la main.—Après quatre séjours à Bruxelles, j'ignore encore où elle demeure, et je ne suis pas venu ici pour faire des fouilles. Au théâtre des Galeries-Saint-Hubert, on fait relâche pour les répétitions des Pilules du Diable. Je pourrais me croire sur le boulevard du Temple, devant le Cirque, qui, lui aussi, fait toujours relâche pour répéter quelque chose. A l'une des extrémités de la ville, un artiste que nous avons connu à Paris, aux Nouveautés et aux Folies-Dra matiques, Armand Villot, a ouvert un petit théâtre, dit. des Variétés-Amusantes. De ce théâtre, je ne sais rien, sinon qu'il n'est permis de fumer qu'au foyer; — Ainsi parle l'affiche. — II est vrai qu'à Amsterdam, il y a un petit théâtre français où on fume dans la salle. A l'hôtel de Suède, on n'est séparé du Vaudeville de la rue de l'Évêque que par deux maisons. Précisément on y donne une grande revue, Bruxelles exposé, et j'étais bien aise de m'initier à la malice belge. — Mais d'abord, première déception, la Revue est d'un Français, M. Marc Leprevost, l'ami et le collaborateur de M. Guénée. Et puis, dans cette Revue, figurent quatre-vingt-quatre personnages aristophanesques et allégoriques, et toute cette mythologie est consacrée à des critiques purement belges, où je ne trouve pas, moi, Parisien, le mot pour rire. La pièce n'en a pas moins eu un grand succès; elle a été jouée une quarantaine de fois, ce qui est inouï dans les fastes de la rue de l'Évêque. A la vérité, je ne sais pas bien ce qu'on appelle à Bruxelles un grand succès, et de combien d'individus se compose un public. On m'a raconté que Carmouche, étant directeur du théâtre de Versailles, disait Un jour en voyant déboucher sur la place d'Armes un rentier passionné pour le spectacle : « Voilà...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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