Extrait du journal

Elle a eu lieu de la façon la moins solennelle et la plus'charmante, parmi le grand calme des bois, sous un radieux ciel de printemps. A une heure, comme il était annoncé, la grille du château s'est ouverte, et tout douce ment, par petits groupes, respectueuse et muette d'émerveillement, la foule est entrée. Les traiçs du matin n'avaient amené que peu de visiteurs' à Chantilly. Celui d'une heure de l'après-midi débarque sur le quai quelques centaines de Parisiens curieux, impatients de voir. Omnibus et fiacres s'emplissent et filent. Beaucoup se dirigent à pied vers le bois, au seuil duquel.s'érige une perche blanche por tant, à son extrémité, une planchette où on lit : « La propriété des promenades et leur bon entretien intéressent tous les habitants de Chantilly. » L'Institut de France lés prie de vouloir bien y veiller, de concert avec ses propres agents. » La foule poursuit sa marche à travers bois. Il est à peine deux heures, et les abords du château ont déjà pris un aspect nouveau : une file de voitures y stationne ; au long de la grille d'entrée des paquets de bicyclettes s'en tassent... Peu de monde dans les jardins ; toutes les curiosités, pour l'instant,, vont au palais. Les abords en sont gardés par des surveil lants qui étrennent aujourd'hui leurs unifor mes neufs : tunique bleue à boutons d'argent, portant les mots Musée Condé, au-dessus des initiales C-0 (Condé-Orléans). Les visiteurs traversent la cour du Connéta...