Extrait du journal
C'est vers le sud-est de Paris que le bombardement continue à produire, si non les effets les plus terribles, du moins les plus constants. On pourrait reprendre chaque journaliste des rues atteintes. Il n'y a que les numéros à changer. Un incident a toutefois causé un sur croît d'émotion. L'avant-dernière nuit, un peu avant onze heures, deux obus sont tombés sur l'Entrepôt dès vins du quai Saint-Bernard. Le premier a atteint les magasins de M. Cellières, où les dégâts n'ont pas été considérables. Le second projectile, que l'on suppose être une bombe incendiaire, a causé de très grands ravages dans les" magasins de M. Claudon, situés près de l'entrée faisant face à la place Jussieu. Un incendie s'y est déclaré, qui a pris en peu d'instants des proportions .inquiétantes, mais grâce à la promptitude des secours, on a pu se rendre maître du l'eu en moins de vingt minutes. Plusieurs pièces remplies de spi ritueux ont été ou défoncées ou brûlées; l'intérieur des magasins a également beau coup souffert. Les pertes sont évaluées à 60,0QÔ Ir. environ. Quelques instants après, rue des FossésSaint-Bernard, c'est-à-dire à côté de l'En trepôt, un obus a éclaté au deuxième étage de la maison 24, où le parquet a été défoncé et tous les meubles brisés. Qua tre personnes qui se trouvaient dans ce, logement ont été blessées, dont deux très grièvement. Madame Laurent, âgée de 74 ans, a eu la cuisse fracassée. On l'a trans portée à l'ambulance de la mairie, où cette malheureuse a été amputée hier matin. L'opération a parfaitement réussi, et à cinq heures dé l'après-midi, la malade al lait aussi bien que possible. Une autre femme, madame Peymal, a eu la main droite broyée. A dix heures, un projectile est tombé sur la boutique faisant l'angle des rues des Chantiers et du Cardinal-Lemoina, à vingt mètres du boulevard Saint-Ger main. La boutique étant inoebupée dépuis...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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