Extrait du journal
par mille chaînons ce qui lui arrive. Ainsi, cette nuit, dans le trouble où nous avaient jeté les funèbres bulletins de Frohsdorf, j'écrivais, au bruit d'une fête ^publique, ces lignes consternées. Mais.,, voici qu'un rayon, de soleil, soudain, chasse l'ombre qui pesait sur nos pensées ! Que signifie ce tintement de cloches de Pâques ? J'entends des voix amies qui crient la bonne nouvelle ! — Qu'est-ce donc? Est-ce que l'enfant du miracle serait aussi l'homme du mi racle? — Lisez ! disent-elles : et rassuronsnous ! Un Français revient à la vie ! La Saint-Henri est de joyeux augure ! Adieu l'anxiété ! Elevons nos verres en l'hon neur de notre roi, dont la convalescence présage la résurrection !... *** Puisque, selon l'ancienne coutume, le plus obscur convive qui porte une santé doit l'accompagner d'un vœu cordial, je dirai i — Sire, alléluia ! que ce toast soit le premier qui sonne votre retour sur le sol natal ! A vous boivent ceux-là que console de toutes les épreuves la seule grandeur de leur cause et qui trouvent la récompense de leurs sacrifices dans cette grandeur sauvegardée ! S'il eût fallu à la Providence que l'âme du roi de France entrât, du fond de l'exil, dans là sainte lumière, la hauteur de notre tristesse eût été digne de votre souve raine intégrité, puisque Votre Majesté ne douta jamais de notre foi. Avec vous, cependant, avec vous, dis paraissaient l'éclair de chevalerie, le droit aux obéissances désintéressées, la sanction des élans généreux, l'étendard des traditions sublimes. Ensevelie dans la blancheur de votre linceul,la Royauté se fût endormie, pour nous, dans les plis de notre unique drapeau. Mais ne nous eût-elle légué que cette gloire de lui être demeurés, quand même, fidèles jusqu'au dernier moment, fiers encore de cet héritage, nous eussions porté noble ment le deuil de nos vieilles espérances. Donc, — plaise à Dieu que cet Avertis sement nous devienne salutaire ! Et qu'il soit, enfin, pour tous, Monseigneur, comme l'un de ces sursauts définitifs, après lesquels... on se réveille ! O de Villiers de L'Isle-Adam....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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