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Le Figaro, 20 juillet 1883

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Le Figaro
20 juillet 1883


Extrait du journal

LA CHAMBEB 19 juillet. Ils combattent — combat terrible et point banal, L'un,c'est Allain-Targé; l'autre, David Raynal. Allain-Targé jadis conduisit les finances Assez mal. Il y fit beaucoup d'inconséquences, Mais étant fort taquin, sur tous ses successeurs De sa bile échauffée il répand les douceurs. Il a déjà parlé mardi dernier; il trouve Que ce n'est pas assez d'éloquence, et le prouve. Nous ne le suivrons pas dans ses raisonnements, Je ne produirai pas ici ses arguments ; Ou bien pourleur donner des façons plus légères, J'emprunterai leur art aux muses financières. Je dirai dans des vers, bien dignes du vélin, Que les conventions troublent monsieur Allain Targé. C'est P.-L.-M. surtout qu'il abomine Et l'Est ; ! l'Est ennuie Allain et le chagrine, La frontière est tout près, elle échappe à l'Etat. C'est une Compagnie — instrument délicat — Qui tient entre ses mains l'Est avec ses frontières. Allain-Targé répand plusieurs larmes amères Sur l'incapacité de ce gouvernement Qui nous mène au trépas tout bonifacement. Hélas ! pour éviter un dénouement sinistre, Que faudrait-il ?— nommer Allain Targé ministre. A quatre heures,s'étant longuement prodigué, Allain-Targé sentit qu'il était fatigué Et, comme un champion rassasié de luttes, Il quitta la tribune, Après quinze minutes D'une suspension propice à nos esprits, DavidRaynal, ministre aimable, homme bien pris, S'est montré.Malgré l'heure avancée.il commence Un discours financier qui promet d'être immense. Pour l'instant, le ministre a montré sagement Que les conventions sont un bon dénouement. L'Etat est délivré —bonheurs trois fois insignes ! —Du souci de construire un tas d'affreuses lignés. Il bénéficiera sans dépenser un sol ; Loin de s'être fourré la corde autour du col, Il s'est fait octroyer des faveurs infinies Par les plus hauts barons des grandesCompagnies. Le ministre promet que les conventions Mèneront les tarifs à des réductions Et qu'on voyagera pour rien ou pour un zeste.. DemaiD. monsieur Rayhal nous contera le reste. Albert MHI&U&...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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