Extrait du journal

On se souvient qu'à l'époque — qui semble si, lointaine déjà !—où s'édifiaient ' sur le quai d'Orsay les jolis pavillons des nations, une formalité précédait l'instal lation de chaque commissaire général sur son chantier : c'était la petite cérémo nie administrative.de « l'envoi en posses sion », autrement dit la remise officielle du terrain concédé par notre commis saire général à son collègue étranger! La cérémonie inverse a dû s'effectuer depuis que la rue des Nations est en proie aux démolisseurs ; à mesure qu'un pavillon est démoli et que le terrain sur lequel il s'élevait est déblayé, la forma-, lité de « reprise » a lieu... suivant le même rite. C'est ainsi que le commissa riat général des Etats-Unis a officielle ment- restitué hier au commissariat français le terrain sur lequel s'élevait son monumental pavillon, et qui n'est plus, à cette heure,, qu'un morceau de plate forme nue... ! L'aimable commissaire général adjoint des Etats-Unis, M. B. D. Woodward,avait .tenu pourtant à ce que cette petite céré monie ne se bornât point à un échange tout sec de formules administratives, et il avait convié quelques amis à se rendre sur l'emplacement du pavillon disparu pour y assister. Cela a duré quelques minutes à peine ; et les ouvriers des chantiers environ nants n'ont pas dû comprendre ce que signifiait cette apparition de quelques messieurs qui, après un échange rapide de phrases, au milieu des décombres, se serraient mélancoliquement les mains, et s'en allaient......