Extrait du journal

partout et hautement exprimée -. C'est une honte ! Il y a deux hommes sortis de rien et parvenus à tout, par l'ambition souter raine et l'intrigue publique ; nés l'un et l'autre de cette chaleur électrique et mal saine qui précède et amène les grands orages, et qui fait éclore et pulluler les bat raciens. L'un, jusqu'à douze ou quinze ans,vécut à manier et à vendre des soupières de glaise et des vases destinés aux usages nocturnes. Passé de là au collège, il y polit et y régularisa une hâblerie génoise, une attitude et des façons perfectionnées plus tard dans les cafés borgnes de Paris. Depuis quinze ans, les partis se taisaient devant la force de l'Empire. Le Gé nois fit un calcul. Il se dit : « Si peu que j'élève la voix, on m'entendra dans le silence universel. » Il parla, il parla de la barricade de Baudin ; il en parla par ouï-dire, car on ne .voyait pas de barricades sous l'Empire. C'était son piemier, ce fut son dernier, son seul plai doyer. Son calcul avait été juste. Ni les Marie,ni lesBerryer,ni lesDupin n'avaient eu, en leur vie, un tel succès. Sa harangue lui valut d'avance la première dictature vacante, comme le geste de Bonnet-Du verdier lui vaudra la députation de Paris. L'autre, plus souple, moins pressé d'ar river, pour arriver plus sûrement, fit...