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Le Figaro, 22 février 1838

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Le Figaro
22 février 1838


Extrait du journal

dans l'affaire, il devient entièrement superflu d'exa miner la question. Mais quelque tort qu'ait un roi, a-t-il tort même contre un prêtre, un prêtre qui n'a jamais raison ? — Les rois sont des tyrans, il est vrai, mais les prêtres sont des jésuites. — Un prêtre n'a jamais raison, c'est vrai ; mais ici l'ad versaire est un roi, et n'a-t-on pas toujours raison contre un roi. — Les prêtres sont, il est vrai, des jésuites, mais les rois sont des tyrans. On comprend facilement l'embarras de ces pau vres journaux : dire du mal du roi de Prusse, c'est dire du bien de l'archevêque de Cologne; mais dire du mal de l'archevêque, c'est dire du bien du roi. La position paraissait presque impossible, les journaux libéraux s'y sont maintenus; ils se sont assemblés, et ils ont décidé qu'il y avait d'une part le roi de Prusse; que le roi de Prusse est un tyran comme tout roi; mais que, d'autre part, il y avait non seulement l'archevêque de Cologne, qui est un jésuite comme tout prêtre, mais aussi le pape, le chef de l'Eglise. Conséquemment il va sans dire que le libéralisme doit appuyer le roi de Prusse, lequel va être, par les feuilles libérales, orné de toutes les vertus et de quelques autres encore. Généralement, après avoir blâmé le pape et l'ar chevêque, on annonce pour les humilier quelque cérémonie à l'église Châtel (car l'église Piot sert de poulailler, et le dieu d'Auzou a été vendu aux enchères). On donne à l'annonce de la solennité Châtel un éclat insultant pour les pompes du culte catholique et l'orgueil du Vatican. — On an nonce que M. Châtel fera l'éloge du meurtre et de l'inceste; que la messe sera en musique et jouée sur l'orgue de Barbarie. — Le gouvernement, c'est-à-dire le ministère, car nous ne reconnaissons pas qu'il y ait en France ni politique, ni administration, ni gouvernement, le ministère a imaginé quelque chose d'assez mer veilleux. On avait signalé avec raison de grands abus dans les sociétés industrielles en commandite par actions, et on réclamait une loi qui réglât ces so ciétés, et en fît disparaître les abus. Le ministère a avisé un moyen décisif, c'est de supprimer les sociétés eu commandite par actions....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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