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Le Figaro, 22 janvier 1930

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Le Figaro
22 janvier 1930


Extrait du journal

Londres, 21 janvier. — Le gouvernement britan nique a donné un caractère de solennité à la pre mière séance de la conférence navale, et le roi George est revenu tout exprès de Sandringham pour la présider. Dès dix heures, les journalistes commencent à arriver à la Chambre des lords. Ils sont immédiate ment admis dans la galerie royale, immense salle rectangulaire de style gothique. Les statues des rois et chevaliers en armes, qui en gardent l'entrée, sont dorées, comme les chaises des invités ; le pla fond lui-même est rehaussé d'or. Vers le milieu de la salle, une sorte d'estrade a été installée, qui supporte une table en fer à cheval coupée en son milieu par le trône royal, doré lui aussi. La salle est puissamment éclairée pour permettre aux opérateurs de cinéma et aux photographes de prendre des vues de cette séance historique. Les délégations commencent à entrer dans la salle vers 10 h. 30. M. Briand arrive le premier, bientôt suivi de M. Grandi et de M. Tardieu. Le président du conseil et le ministre des affaires' étrangères français s'en tretiennent cordialement'avec sirMaurice Hankey, secrétaire général de la conférence. A 10 h. 55, les représentants des cinq puissances sont à leur place, derrière la table en fer à cheval, assis sur des chaises de cuir rouge aux armes de Westminster. Devant chacun d'eux est disposé un microphone qui doit permettre là radiodiffusion dans le monde entier des différents discours. A gauche du trône royal se trouvent les délégués britanniques, italiens et japonais ; à droite, les représentants de la France et des Etats-Unis. A 11 h. 5 exactement, le Roi fait son entrée, précédé du lord chambellan et de M. Macdonald. Le souverain, qui porte une redingote, s'avance lentement, saluant de la tête à plusieurs reprises. Il paraît tout à fait rétabli de sa longue et récente maladie. Un silence absolu s'établit aussitôt. Toute l'assistance se lève. Debout, lui aussi, devant son trône, le Roi lit d'une voix ferme son adresse de bienvenue aux délégués de la conférence navale. On trouvera plus loin le texte des discours....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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