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Le Figaro, 24 février 1884

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Le Figaro
24 février 1884


Extrait du journal

On reproche aux artistes leur vanité, et l'on a raison. A qui, d'ailleurs, ne reproche-t-on pas quelque chose? Depuis le comédien jusqu'au sculpteur, en passant par les hommes de lettres et les musiciens, l'observation est facile à exercer. Est-ce vanité qu'il faut dire?ou bien orgueil mal équilibré? Le Figaro publiait l 'autre jour des autographes très curieux : les dédicaces que le jeune et grand maître Massenet a mises sur les partitions de son dernier succès, la ravissante Manon de l'Opéra-Comique. Il Appelle celui-ci : « Incomparable ! » Il dit à celui-là : « Quel artiste vous êtes 1 » Mlle Heilbronn est : « Emouvante, adorable, cruelle, enchanteresse... » Gertes, presque tous les auteurs dramatiques écrivent d'aussi admiratrices dédicaces. Cela est si naturel dans le premier élan d'enthousiasme : et l'on a une telle gratitude pour l'artiste qui vous donne l'infinie jouissance d'un rêve réalisé!...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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