Extrait du journal

de Bab-el-Mandeb ? C'est infiniment peu probable. Le lieu où s'est livré le combat du 18 janvier est situé au Sud-Ouest de la Somalie française, c'est-à-dire très loin des territoires soumis aux Italiens ou qui viennent de leur être concédés. D'autre part, les Assaïmaras appartiennent à la race belliqueuse des Danakils dont la ré putation de cruauté et de xénophobie est faite depuis longtemps. On a d'autant plus de raisons de croire à une dispute pure ment locale, que celle-ci a eu do nom breux précédents. En décembre 1932, il y avait eu plu sieurs attaques analogues dans la même région et l'agitation y avait été assez vive pour motiver, non seulement un renforce ment de la garnison de Djibouti, mais "envoi d'un navire de guerre portant plu sieurs avions qui survolèrent la frontière, inspirant une crainte salutaire aux pil lards. La tranquillité était revenue, mais il devait suffire de peu pour la troubler à nouveau. Le devoir de l'Ethiopie Des soldats sont partis de Djibouti pour châtier les agresseurs, mais il y a de for tes chances pour que ceux-ci se retirent sur le territoire éthiopien et ne puissent pas y être poursuivis. C'est ce qui s'est produit souvent en Mauritanie, quand les « rezzou » se réfugiaient dans la colonie espagnole du Rio-del-Oro où personne ne les inquiétait. L'Espagne a pris, l'an der nier, ' des mesures pour empêcher le re tour de pareils faits. L'Ethiopie, royaume indépendant, membre de la Société des nations, a le devoir d'en faire autant. On nous dit que les tribus qui ont attaqué'les Somalis en territoire français échappent à l'autorité du Négus. Mais les soldats ne manquent pas à celui-ci, qui vient de ren forcer son année, et nous sommes en droit de demander que sa souveraineté s'exerce de manière à établir entre l'Ethiopie et notre colonie des relations de voisinage normal. A. Thomazi. (Voir en 5® page la carte de la région où a eu lieu l'agression.)...