Extrait du journal
L'ordre du jour avait appelé la discussion du « projet de loi réglant les pouvoirs des préfets et des maires en matière de taxation de la viande de boucherie », Le débat avait été animé, sérieux; un communiste avait pré senté un contre-projet, un « indépendant », un socialiste, un radical avaient parlé; la dis cussion générale avait été close. L'article premier souleva des objections. M. Morinaud en manifesta quelque étonnement : il signala que la taxation préfectorale de la viande existait déjà, légale, réglementée par la loi du 23 décembre 1933, dont il avait pris l'initiative. Une circulaire même, il y a quinze jours, avait été adressée à ce sujet aux préfets par le ministre de l'Intérieur. Mouvement ! De cela, personne ne semblait s'être avisé. Chacun, de son point de vue, avait prononcé son discours, déposé ses amende ments. De l'état de la question, nul n'avait informé la Chambre. Le rapporteur, il est vrai, est malade. Mais les autres commissai res ? Mais le ministre ? Celui-ci finit bien par expliquer en deux mots sans préciser, que le projet en discussion aurait eu quelques avantages sur la loi — la loi que personne n'est censé ignorer, qui pourtant, même au banc du gouvernement, depuis le début de •la séance, avait paru bien oubliée. Quand même, on avait discuté, on avait émis un premier vote. La Chambre en émit un se cond peur ajourner le projet-doublon. ■ Il ne faut pas grossir ce petit incident sug gestif et ridicule, ni déclarer que lorsqu'on vient d'en rire on en voudrait pleurer. Il indique pourtant un état de fatigue et de nonchalance, d'étourderie et de désordre que la réforme du règlement ne suffira pas, on le craint, à modifier. ' La Chambre, depuis l'ouverture de la session, a toujours l'air à la recherche du temps à perdre. — H. V....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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