Extrait du journal
une déflation qui n'est pas encore faite, c'est celle du taux de l'intérêt. » Certes, on pourrait abaisser le loyer de l'argent si l'on débarrassait le marché financier de toUs les appels .au crédit pu blic. S'il n'y avait plus de déficit, ce serait assurément le meilleur moyen. » Mais croyez-vous que l'on puisse par des compressions arriver à cet équilibre parfait. En tout cas, pas pour 1935. » Des indications rassurantes M. Flandin répond ensuite assez longue ment à M. Georges Bonnet et à M. "VincentAuriol qui ont essayé de montrer qu'en 1932 et en 1933 il a^ait combattu certains projets tendant à augmenter la circulation des bons. En réalité, dit-il, il n'en est rien et en tout cas, il y a une grande différence avec cette époque. Il s'est produit depuis deux ans un certain nombre d'améliora tions sensibles qui permettent d'entrepren dre sans risque une politique qui, naguère, pouvait comporter des périls. Et le président du Conseil précise que le chiffre total des dépôts en banque, dans les quatre grands établissements de crédit est passé de 26 milliards en, décembre 1928 à 30 milliards en novembre 1934. D'autre part, les exportations en tonnage sont, en 1934, supérieures de plus de 10 % à celle de 1933. « Sans doute, il reste des marchés qui nous sont interdits. Mais pourquoi 1 La cause en est-elle dans la différence des prix ou dans une législation qui procède d'une autarchie organisée ? » Ce ne sont pas nos prix qui nous em pêchent d'exporter et qui paralysent notre tourisme, ce sont les mesures prises pour cadenasser leur entrée par des pays, où nos prix, seraient-ils des prix de famine, nous n'arriverions pas à pénétrer. Quant au mouvement touristique, le ralentissement en est imputable à l'appauvrissement du monde, qui a diminué partout les possi bilités des dépenses superflues. » Je ne voudrais pas passer sous silence un autre phénomène : l'accroissement de la part de notre commerce colonial dans no tre commerce total. Elle était de 9 à 13 ^ en 1913. Elle était, en 1934, de 25 à 30 9 11 est nécessaire que le loyer de l'argent diminue % Mais toute cette politique de crédit, il ne servirait à rien de la poursuivre si nous devions la faire sous la pression du taux de l'intérêt de l'argent tel qu'il existe actuel lement. Qui soutiendra que la classe rurale peut continuer à supporter le poids des annuités d'amortissement des emprunts qu'elle a contractés ? Que nos commerçants peuvent incorporer dans leurs bénéfices actuels les sommes destinées à l'amortisse ment et à l'intérêt des billets de fonds ? Que notre industrie peut reconstituer ses stocks normaux tout en supportant les taux excessifs qui lui sont demandés. » L'abaissement du loyer de l'argent à long terme est une nécessité absolue de ce pays. Notre modeste projet n'a que deux t vertus : il corespond à une nécessité ab solue à laquelle il faut faire face; il per met de poursuivre par un moyen tech nique irréprochable rabaissement du loyer de l'argent à long terme. » Le gouvernement poursuit une poli tique cohérente. Il espère que la Chambre le fécondera pour mener à bien les pro jets qu'il a préparés sur les ententes in dustrielles, sur les primes aux industriels qui. réembaucheront; il a même prévu la limitation possible des heures de travail. Et dans une péroraison fréquemment applaudie, M. Flandin demande à la Cham bre de lui accorder sa confiance et de lui épargner les critiques répétées et sté riles. Les explications techniques du ministre des finances Avant le président du Conseil, M. Ger main-Martin avait prononcé un discours dont voici l'analyse et les principaux pas sages : La Chambre a consacré hier les deux séances qu'elle a tenues à l'examen du pro jet élevant de 10 à 15 milliards la limite d'émission des Bons du Trésor. Au cours de l'après-midi, M. GermainMartin prit la parole pour répondre aux critiques formulées par plusieurs orateurs, entre autres MM. de Lasteyrie, Paul Rey naud, Georges Bonnet, Vincent-Auriol. On trouvera, d'autre part, le compte rendu de cet important débat qui fut d'un inté rêt soutenu et suivi avec une très vive attention par une Chambre nombreuse. Le ministre des finances se plaignit doucement d'abord des difficultés de son rôle. S'il n'apporte pas de projets, on lui reproche son inaction. En présente-t-il quelques-uns, on les juge dangereux. En quoi consiste donc exactement l'opé ration financière que le gouvernement de mande à la Chambre de ratifier? En des émissions de bons et d'obligations à moyen terme, à concurrence de 2 milliards et demi environ pour chaque sorte de titres. Le ministre entend d ailleurs con server toute liberté quant à ces modalités. Dans quelles conditions ces émissions se feront-elles? (Suite page 4, colonnes 1, 2 et 3.)...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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