Extrait du journal
Notre savant populaire, c'est M. Louis Figuier. Je ne connais M. Figuier que de vue, pour l'avoir rencontré dans un ou deux bureaux de journaux Où il allait por ter un de ses gros livres. C'est un homme grand, solide et bien bâti qui ressemble à un officier de chasseurs d'Afrique, plutôt qu'à un chercheur de problèmes. Ses livres m'ont toujours amusé. Il y a là-dedans des rencontres de style vraiment curieuses. Dans ca nou veau volume gauffré, livre d'étrennes, que je viens de parcourir, les Merveilles de la science, ,il est question d'une catastrophe de chemin de fer,?libelle causa la mort d'une cinquantaine de voyageurs. M. Figuier, qui tient tu égayer la situation (et de < fait elle en a besoin) nous apprend que ces personnes furent hachées comme ■ chair à pâté. Ce n'est rien cela, et pourtant cette façon délicate de dire les choses, me parait pleine d'un charme ineffable : chair à pâté. On souhaiterait avoir fété du nombre de ces heureuses gens ! On y goûterait, on en mangerait. M. Louis Figuier a pour métier de vulgariser la science — quelques-uns disent de la rendre vulgaire. Pour moi, je trouve les gravures de ses livres fort joliment exécutées; elles sont d'un autre, il est vrai. Il faut s'en tendre, vous me direz, sur le mot vulgariser. Lorsqu'il parle du-Dé.lugé, par exemple, M. Figuier, qui ne vou drait à aucun prix se brouiller avec les Autorités ou les estampilles, calque son récit scientifique sur le récit de la Bible; et lorsque les. découvertes de la science, les preuves fournies par la nature même, viennent combattre les affirmations des livres hébreux, il dé clare à haute voix que les preuves ont tort. A l'Aca démie des sciences on traite cela de respect. C'est d'ailleurs la méthode anglaise;. Les savants de la Grande-Bretagne sont généralement craintifSà Je ne m'étonne plus que MM. Bradbury et Evans, libraires à Londres, considèrent M. Louis Figuier comme un imi tateur, d'ailleurs fidèle,- des publications scientifiques qui sortent de leurs presses....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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