Extrait du journal

façon à ce que, simultanément, les deux extrémités du village soient barrées par des forces imposantes. Les trente gardes nationaux se barri cadent dans le village et acceptent le com bat. Les femmes, les enfants, les vieil lards, que le canon effraye, se réfugient dans les hautes herbes, et les braves pay sans, répondant à l'artillerie avec leurs fusils à piston, mettent cinquante enne mis h»rs de combat. Mais eux-mêmes ont huit hommes tués et cinq blessés. Les barricades sont enlevées, le village est pillé, le butin est mis à l'abri, et toutes les maisons sont incendiées une à une avec du pétrole et du goudron ! Trois maisons et l'église échappent seules au désastre. Quant à Civry, où la résistance fut aus sitôt organisée, on l'incendia également dans la soirée; mais la moitié des mai sons, qui venaient d'être reconstruites à la suite d'un incendie accidentel, ne fu rent que léchées par les flammes. Quand les Prussiens s'éloignèrent, les paysans, de leurs impénétrables cachettes des marais, leur envoyaient encore des volées de coups de fusil ! Je rejoins la route de Chartres à Marboué, joli village situé sur le bord du Loir. — Les Prussiens ont-ils commis quel que atrocité iei? demandai-je à une brave femme que je vis sur le seuil de sa porte....