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Le Figaro, 25 octobre 1860

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Le Figaro
25 octobre 1860


Extrait du journal

VAUDEVILLE. — RÉDEMPTION. Le comte Jean et l'étudiant Maurice Feler, son jeune parent, soupent téte-à-téte dans un vieux château si tué au fond de la Bohême. La salle à manger est som bre et le repas est triste. La veille, les deux cousins ont fermé les yeux à une tante quasi centenaire, et ils attendent, en ce moment, l'arrivée du notaire Gothleuben, chargé de leur communiquer le testament de la défunte. La situation du comte et celle de l'étudiant sont fort différentes, bien que les droits de l'un et de l'autre à la succession qui vient de s'ouvrir soient égaux. La mère de Maurice a cherché le bonheur et a trouvé la pauvreté dans une mésalliance qui, en lui aliénant sa famille, pèse aujourd'hui sur l'avenir de son fils. La douairière, avant de mourir, a rendu, il est vrai, sa tendresse à l'étudiant, mais elle l'a frustré de sa part d'héritage, qui passe tout entière aux mains du comte Jean. 11 y a d'antiques préjugés qu'il faut savoir res pecter, lors même que notre société a cessé de les com prendre ; l'orgueil des vieilles races est comme le lierre qui grimpe le long des vieilles murailles : s'il verdoie sur des ruines, il rend ces ruines éternelles et toujours imposantes. Maurice, s'il eût consenti à écouter l'honnête Gothleuben et, sans doute, à payer ses services, pouvait en une seconde égaliser les chances; il suffisait pour cela d'approcher le testament de la bougie qui brûle sur la table ; mais l'étudiant indigné est sur le point de jeter le notaire par la fenêtre, lorsque le comte sort brusquement de la pièce voisine. Un soupçon, tombé au dernier moment dans son esprit de la bouche d'un serviteur madré, a éveillé en lui la tentation d'écouter aux portes. Honteux et rougissant, il s'empresse de confesser son injuste défiance au collatéral évincé, et tendant la main à Maurice, il lui demande son amitié, Nous venons d'assister au prologue de l'ouvrage. Il ne se relie par aucun ^ôté aux actes et aux événements qui vont suivre, et ne nous apprend absolument rien, sinon que le comte Jean est riche et que Maurice est pauvre. Cette histoire de testament et de notaire ten tateur' n'existe pas dans l'œuvre imprimée ; c'est une préface inédite, plapée là après coup par l'auteur, et dont je ne m'explique pas très bien la nécessité. La pièce commence et les passions s'engagent à l'acte suivant.. A l'Eglise de Saint-Etienne, dans la quelle la rencontre de Madeleine et de Maurice avait lieu auprès du bénitier, M. Octave Feuillet a dû subs...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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Données de classification
  • wolframm
  • jacob
  • maurice
  • matheus
  • abraham
  • montmartre
  • madrid