Extrait du journal

A, propos des grandes discussions de ces jours-ci, je songe à une des plus jolies observations de la critique contemporaine, au mot de Jules Lemaître : « Le Théâtre Libre est en train de créer un poncif ». A force de porter à la scène, en effet, ce qu'on appelait alors des observations cruelles, on était arrivé à leur donner un tour enfantin et prévu. On savait donc parfaitement qu'un bourgeois présenté au premier acte comme le plus honnête homme du monde allait commettre, au second, les pires gredineries, et qu'un fils qui avait l'air d'adorer son père au début de la pièce ne tarderait pas de se réjouir devant son cadavre. Ces répétitions mécaniques des mêmes formules, cet usage de modèles identiques constituent exactement le poncif....