Extrait du journal

Hier encore* il donnait en prime, devinez quoi? sa signature! Il promettait une dédicace à chacune des dames qui voudrait bien souscrire à son journal. II s'excusait de ne pouvoir signer que deux ou trois cents volumes par jour. Il demandait du crédit pour les autres dédicaces. C'était la comédie de l'an passé, la comédie des Bouts rimés, jouée une seconde fois. Pauvre Alexandre Dumas ! Tomber de l'inspiration au métier— et quel mé tier;!-.' C'est que le. besoin est là. Je sais bien ce qu'on va me dire : A qui la faute? On ne l'accusera pourtant pas de prodigalités, le cher grand manœuvre ! Dans son château de Monte-Cristo, en haut, sous les toits, mettant habit bas, il travaillait du. matin au soir, — comme un nègre — déjeunant avec des œufs, du pain et de l'eau, tandis qu'en bas, dès invités qu'il ne connaissait point — et qu'il n'a plus revus —vidaient ses caves, et, tout en chantant, buvaient son coffre. — Que me faut-il pour vivre? disait-il parfois. Trois mille francs! Je .ne fume jamais et ne bois que de l'eau. 4M Et de cette façon il gagnait des'millions qu'on lui a dévorés....