PRÉCÉDENT

Le Figaro, 28 septembre 1862

SUIVANT

URL invalide

Le Figaro
28 septembre 1862


Extrait du journal

pas et ne veux pas te tromper : je vais mourir... Ne m'interromps pas .. J'ai les forces suffisantes pour cette confession suprême, mais je n'en aurais plus pour la prolonger outre mesure. . Ecoute-moi, cher ami, toi le meilleur de tous ceux que j'ai connus... Je te disais donc que j'allais parlir pour le grand voyage... Je n'aurai pas dé faillance au moment de monter en voiture, sois tranquille... Seule ment, il me reste à prendre quelques dispositions... Je laisse là-bas, dans un coin du Nivernais. . Ici la voix d'Horace fut coupée par. un double sanglot : le pre mier, poussé par lui ; le second, poussé par Jacques, dont le cœur se brisait à chaque parole de son ami. Fanfare aussi se mit de la partie et il laissa sortir de sa poitrine de cbien un aboiement plaintif qui avait quelque chose d'humain. — Il faut que j'achève pourtant! reprit Horace en se secouant pour se donner l'énergie nécessaire. — Ah ! cher Horace, s'écria Lariotte en sanglottant toujours, c'est moi qui suis la cause de ta mort, car-tu ne meurs pas d'un mal vulgaire; tu meurs de Louise, et c'est moi qui vous ai mis tous deux en présence, ici, il y a six mois... — Cher cœur, ne t'accuse pas ainsi à tort, répondit Horace. Lo coupable, c'est moi : il est bien juste que je sois la propre victime de ma propre faute... Mais, encore une fois, Jacques, ne m'inter romps pas... Ce que j'ai à te dire est sacré, et je veux avoir le temps de te le dire... Je te parlais de ma mère, tout à l'heure... Je lui ai écrit pour lui annoncer que je renonçais aux rêves de bonheur qu'elle avait laits pour moi, et que Paris, me retenant dans ses griffes, je restais à Paris pour toujours... Celte nouvelle la tuera... Il faut que lu me promettes d'aller le plus tôt possible à SaintBrisaon consoler cette sainte qui peut-être ne voudra pas être con solée... Tu resteras auprès d'elle pour lui fermer les yeux... Tu ne resteras pas longtemps, hélas I... Tu lui parleras de moi.-*. Tu lui diras quelle a été ma vénération pour elle... Tu lui diras tout ce'...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

En savoir plus
Données de classification
  • pèdre
  • stendhal
  • victor hugo
  • halévy
  • de biéville
  • horace
  • paris
  • avila
  • montmartre
  • frascati
  • madrid
  • gela
  • espagne
  • cour
  • cher