Extrait du journal

La presse britannique consacre de nombreux ar ticles au problème des réparations et dés dettes, et certains journaux font allusion à la possibilité d'un accord franco-britannique pour l'ajournement de la conférence de Lausanne. « Des résultats incalculables affectant le monde entier, écrit l'Observer, dépendent des délibéra tions de Lausanne. Le problème essentiel que doit envisager cette conférence ne peut être résolu que par une collaboration étroite entre quatre grandes puissances: les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Italie. Les Etats-Unis ne partiperont pas à la conférence. La France est actuellement prise dans les filets dé sa politique intérieure et elle n'a pas encore trouvé de gouvernement. La GrandeBretagne et l'Italie sont impuissantes sans les deux autres nations. L'Allemagne, qui devrait supporter les premiers coups du désâstra provoqué par un échec de l*-conférencé de LauSariiie, n'a pas d'autre soin qu'une politique consistant à espérer pour le mieux contre tout espoir. » La conférence de Lausanne montre, dans ces perspectives, l'absurdité et la tragédie de la situa tion politique confuse du monde entier. » Le Daily Telegraph se dit en mesure de déclarer que les bruits selon lesquels les* gouvernements français et britannique se seraient mis d'accord pour ajourner la conférence de Lausanne après une semaine seulement de débats de pure forme, sont totalement infondés. En réalité, écrit le journal conservateur, il n'y a pas eu de conversations à ce sujet, entre Londres et Paris, pour la simple raison qu'il n'y a pas, pour le moment, de gouvernement en France. En outre, une telle façon d'agir serait tout à fait à l'opposé des buts du gouvernement britannique qui sont que des résultats pratiques devraient être atteints à Lausanne, en dépit des difficultés nombreuses et évidentes. Ce qui pourra arriver, c'est qu'à la conférence de Lausanne, après que les questions les plus larges auront été débattues par les chefs des délégations, les détails et examens techniques seront confiés à des sous-comités ou à des commissions d'experts. Bien-qu'en l'état actuel de la situation politique intérieure de la France, il soit impossible de pré juger^© l'attitude dunoHveau goiivernenient;ià Lau sanne,îl est "vraisemblàbïe que la conférence dés Réparations ne sera pas ajournée, en raison de la nécessité de régler la question du moratoire Hôôver, venant à échéance le 1" juillet prochain. Le paradoxe de cette Conférence, c'est que l'Amérique, qui refuse tout arrangement pour les dettes de guerre —• arrangement rendu, d'ailleurs, impossible par les votes du Congrès et du Sénat de Washington — insiste pour que la question des réparations soit réglée %n même temps que le pro blème du désarmement, rendu insoluble par le refus du gouvernement américain de participer à toute organisation de la sécurité générale !...