Extrait du journal

La lecture des journaux allemands, qui d'ordinaire n'est pas folichonne, est devenue très gaie depuis quelques jours. Les toasts échangés à bord du Pothuau ont jeté parmi tous ces excellents con frères une perturbation qui pouvait être explicable le premier jour, mais qui de vient comique à mesure qu'elle se pro longe. Que diable ! il faut savoir faire contre fortune bon cœur. Nous admettons bien qu'il soit plutôt pénible, lorsqu'on a passé des mois et des années à traiter par-dessous jambe les relations de la France et de la Russie et à n'y voir que des coquetteries sans conséquences, de se trouver un beau ma tin en face d'un traité d'alliance en bonne et due forme. Nous comprenons surtout qu'il ne soit pas très agréable aux jour naux pour qui. la force a longtemps primé le droit d'entendre tomber de la bouche du Tsar les mots très significa tifs de « droit » et d'« équité ». Mais ce n'est pas une raison pour y apporter tant de mauvaise humeur et pour dire, comme certains journaux de la Triple Alliance, que « le toast n'est qu'une parole .chaleureusement amicale, destinée à assurer à M. Félix Faure une bonne réception à son retour en France ». Voyons, si le toast n'avait pas plus d'importance que cela, est-ce que les journaux de la Triplice s'essouffleraient ainsi; depuis prfca d'une acmame, à ,'c tourner .et le retourner dans tous les sens ? ' ....