Extrait du journal
puissants; les câbles, endormis en rond, semblent énormes, -et à quelques mètres devant' ces outils de mort qui ont fini leur œuvre, des fers tordus s'enchevêtrent, des boulons saillent de leurs trous, des bouts de velours s'effilo chent, une poussière multicolore couvre la terre, de? ouvriers — pygmées qui bruissent sur cette solitude — classent, rangent, pla cent en tas les débris de même sorte, font des catégories de tout cela qui est destiné à la fonte, ossements qui serviront à de nouvelles anatomies de palais. Le Concours hippique, le Salon, l'Exposition du théâtre, le Concours agricole, etc., etc., vieux souvenirs dont il ne reste plus trace et qu'on a peine à évoquer quand on regarde cet immense terrain de trente mille mètres carrés, où sont disséminés comme des vestiges d'in cendie ou de cyclone, ou déjà ce qui sera commence,de naître, où des machines fument, où des grues travaillent, où des pierres de taille — neuves — s'accumulent, où des gens circulent avec des plans à la main. Un seule chose remémore les fêtes spor tives, industrielles ou autres' qui depuis 1855 se donnèrent là. C'est le pavillon central encore debout, mais éventré à jour, avec au sommet le groupe de Régnault : « La France offrant des couronnes à l'Art et à l'Industrie » ; pour protéger un peu la France, on lui a mis dans le dos des plaques de tôle qui font, comme un fauteuil, du plus bizarre effet. ' Çà et là, sur le ciel, .des restants _ de char pentes dessinent d'arachnéennes lignes, d'une sveltesse gracieuse, entre lesquelles les nuages du couchant se jouent; une brise ar rive de la Seine, fraîcheur qu'on ignorait aux jours du vernissage. Ce dernier aspect du palais de l'Industrie, aux Champs-Elysées, est très curieux. Car c'est bien fini maintenant. La mort a même été avancée à cause du retour du Président de la République, et la démolition, hier, de la grande ferme du côté Est,; qui entourait la fameuse verrière, est le dernier acte de ce vandalisme du Progrès. Ce qui reste à enlever dès lors est indiffé rent, déchets quelconques dont' l'Histoire n'a pas souci. v De prof tendis ! Maurice Guillemot....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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