Extrait du journal

(De notre correspondant particulier, par téléphone.) Londres, 29 décembre. — Les bons sujets de l'Empire britannique désirent sincèrement que la France soit dotée d'un gouvernement stable en un temps où ce sont les divergences d'opinion et de politique intérieure qui aggravent et compliquent les problèmes extérieurs. Ils se réjouissent donc de la victoire de M. Laval car, à leur avis, une crise ministérielle aggravée par les passions et les intérêts personnels aurait eu une influence néfaste. La démission de sir Samuel Hoare n'a eu pour conséquence en vérité aucun changement de politique en Angleterre ; elle fut inutile, on s'en aperçoit aujourd'hui. Après les dramatiques discours prononcés aux Communes, les dé bats de la Chambre française ont été suivis avec anxiété par un pays dé mocratique qui se plait à voir dans nos discussions, même les plus fié vreuses, l'expression d'une volonté de l'opinion publique qui, bien que divisée parfois, est aussi forte et aussi indépendante que la leur. De la destinée du ministère Laval dé pendait l'attitude de l'Angleterre dans les jours à venir. On estime à Londres que la politique française se rapproche de la politique britannique Le discours de M. Laval et les cri tiques de ses adversaires reprodui tes en gros caractères laissent en core peu de place aux commentaires, mais on se plaît à Londres à voir dans ces discours et dans l'ensemble même du débat la marque d'un rapprochement très sensible vers la politique anglaise qui « rejoint la France après avoir passé par Genève ». Les réserves exprimées en Angle...