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Le Figaro, 30 juillet 1863

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Le Figaro
30 juillet 1863


Extrait du journal

L'audience commence. Entre un officier qui vient prendre des ordres. Monseigneur lui parle avec une verve qui tient de la lièvre. Tout en causant, il tire machinalement de son fourreau l'épée de l'officier. Il la fait plier sur le parquet, se met en garde, la fait plier de nouveau, fait un faux mouvement, l'épée se casse. « — Mauvaise arme ! dit-il sans se troubler. Mauvaise arme 1 Excellent soldat 1 Je vous enverrai la mienue. A ce soir, capi taine !» Très grand, maigre, sec, anguleux, Monseigneur de Mérode, l'esprit continuellement en èbullition, aies gestes turbulents et saccadés. Il semble ne pouvoir tenir en place; il parle en mar chant, en sautant même, allant de ci, de là, d'une chambre à l'autre comme préoccupé par une idée fixe dont il trouvèra la solution là où il n'est pas. Puis s'arrêtant brusquement, il se frappe lé front, et s'écrie : « Maladroit que je suis d'avoir pris à droite, c'est à gauche » qu'il fallait aller! n'eit-ce pas, c'est votre avis... ah ! oui 1... c'est » bien vrai I... vous avez raison !... nous avons eu tort I au re» voir! cher ami... ah ! que j'ai besoin de vous voir !... nous...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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