Extrait du journal

Sur la lisière d'un petit- bois,,au bord d'un champ «lo sarrasin dévasté par l'automne et par les repas de corps des derniers faisans , deux lapins — le vieux et le petit lapin — causent. Ils représentent deux générations que différencient violemment leurs goûts, leurs mœurs et leurs opinipns politiques. La mélancolie du crépus cule donne à leur propos une gravité charmante. Le gros lapin. — Qu'est-ce que tu viens faire dans la Vie de Paris, petit lapin ? Le petit lapin. — Me plaindre. On nous tue, on nous décime, on nous anéantit, et non point dans des battues élégantes, .mais dans des battues de gardes et de paysans. Le gros lapin.— La démocratie envahit toutes choses... la ctiasse comme le pouvoir. Le petit lapin. — Tous les propriétaires de chasses, ayant futaies:sur rues, semblent avoir honte de nous. Leur amour-propre con siste à nous éloigner de leurs tirés, et ils ne se sentent pas de joie si, à la fin d'une sai son, ils peuvent consigner sur leur grand, lir vre un résultat dans le goût de celui-ci : 7,000 faisans, 3 lapins. Le gros lapin. — Que veux-tu, petit lapin. Nous ne sommes plus à la mode. Il faut nous résigner. Nos petits derrières blancs, sautil...