Extrait du journal

Des familles de celte sorte, nous en avons plus qu'on ne croit : des traits comme ceux que je viens de citer, i! suffit d'un peu d'esprit d'observation pour être assure qu'en aucune province ils ne sont tout à lait inconnus. Nous vivons de ces vertus là, et le premier sentiment qu'elles iirfus font éprouver est. celui de l'admiration. 11 en vient un autre. On se demande quelle est, dans ces merveilles, la part de' l'Etat, inainteneur de l'ordre; obligé, par son rôle de régulateur du bien public et par son intérêt même, de favoriser, chacune des vertus d'où .-peuvent naître et par quoi peuvent subsister de semblables familles. Les a-t-il préparées ? A-t-il tenu compte, dans les lois et dans les coutumes, de toutes les forces morales qui le pouvaient aider' \'eille-t-i(. avec soin, à écarter, de renseignement toute maîtresse et tout maître convaincu de propagande contre la famille nom breuse ? S'est-il ingénié à récompenser, dans la mesure de leur mérite humain,-ces parents qui lui ont rendu le service immense de procréer et d'éle ver huit, dix, douze, quinze enfants français '? La litanie pourrait continuer, avec un'air de plainte. Je ne veux pas. Je demande seulement que ceux qui sont puissants. là-haut, songent à cela. René Bazin, de l'Académie française....