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Le Figaro, 31 août 1865

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Le Figaro
31 août 1865


Extrait du journal

Savez-vous à qui le plat auteur de la Girouette de Saint-Cloud' comparait Bonaparte revenant d'Egypte? Au Fils de Dieu, et, pour cela, il mettait, avec un gros rire bête, l'Evangile en jeu de mots : « La fuite en Egypte jadis Conserva le sauveur des hommes. Pourtant quelques malins esprits En doutent au siècle où nous sommes. Ma's un fait bien sûr, en ce jour, Du vieux miracle quoi, qu'on pense, C'est que de l'Egypte un retour Ramène un sauveur à la France. Désaugiers—qui, depuis, fut le fougueux royaliste que vous savez — et ses compères, Francis et Moreau, se souvenant sans doute de cette gentillesse biblique, en risquèrent une dans le même goût lors de la paix de Tilsitt. Leur platitude avait pour titre : Les Bateliers du Niémen, et le radeau y était égalé, dans sa mission pacifique et providentielle, à l'arche de ' Noé. On y disait : Mettons de niveau L'arche et le radeau. Les trois collaborateurs ne s'aperçurent pas, et personne ne s'aperçut avec eux, que cette flatterie, sans beaucoup de sel, était une sottise d'une impertinence rare, attendu qu'elle as similait, sans le vouloir, les deux empereurs et les deux cours en conférence sur le fameux radeau historique aux animaux de races variées réunis dans l'Arche par le prévoyant Noé. Le vaudevilliste Rougemont — qui, sous la Restauration, devait échanger sa cocarde tricolore contre une cocarde d'une entière blancheur et tenir boutique de bons mots im promptu au service du Roi et de la famille royale — Yultra Rougemont, à plat ventre devant celui qu'il devait, quatre ans plus tard, appeler l'usurpateur, moissonna le champ de la flatterie servile au point de laisser les glaneurs de l'avenir brouter la paille sèche. Dans ses Fêtes françaises, à-propos eii l'honneur du mariage de l'Empereur avec la fille des Césars, il comparait l'Impératrice à une fleur — naturellement. Rou gemont a fait école. « Un montreur de lanterne magique — raconte M. Muret — fait voir Marie-Louise dans les jardins du palais paternel, sous l'emblème anacréontique d'une fleura peine éclose, « au tour de laquelle voltige une abeille. »...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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Données de classification
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