Extrait du journal

Voici derrière la porte, dans la cour, comme le contait Andersen, les douze mois de l'an nouveau. Les sorcières les interrogent. Avril sait simplement qu'il a des giboulées plein sa gourde et toutes les couleurs des .fleurs sur sa palette, tandis que Juillet se prépare à régner sur les moissons, à " conduire son orchestre de grillons. - . Pourquoi demander aux- mois qui viennent, simplement certains de leur, destin solaire, forts de leurs missions naturelles, pourquoi leur demander les détails de notre destinée ? « Chacun pqrte son destin accroché à son cou », affirme la sagesse arabe ; considérons donc cette médaille... qu'un peu de sincérité envers soi rend brusquement visible... et en déchiffrant les signes qui tracent notre volonté et notre complexion conjuguées interrogeonsnous sur nous-même. ' Une question suffira... et sa réponse répon dra, à tout. ' Aurons-nous , du courage ? Le courage civique de fournir l'effort indis pensable qu'imposent les . circonstances, mais sans supporter les exigences dont nous menace la politique de la facilité ? Le courage moral de nous forger une âme plus rude, un esprit moins enclin à une indulgence coupable, car provenant de la faiblesse ? Le courage social de vouloir l'équilibre dans la famille, la hiérar chie dans-la société, l'ordre dans la cité.? -Le courage intellectuel de repousser les para doxes brillants, les effusions sentimentales, les mille séductions de l'anarchie, de fuir l'ange du Bizarre^ de reconnaître par amour de la...