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Le Figaro, 31 janvier 1887

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Le Figaro
31 janvier 1887


Extrait du journal

On a guillotiné, ces jours-ci, une femme Thomas, à Romorantin. Cette femme avait fait brûler sa mère toute vive sur un bûcher de fagots, devant la famille assemblée, après l'avoir soigneusement arrosée de pétrole. Puis, elle avait été se confesser et "déposer un cierge à l'autel de la vierge Marie. La vieille mère suppliciée par les siens, à la façon du moyen âge, coûtait à nourrir et, de plus, passait pour sorcière. On prétendait qu'elle jetait des sorts. Ce crime était tout à fait atroce et avait été commis avec un cynisme stupide. Je me demande si un philosophe n'aurait pas trouvé dans cette atrocité et cette stupidité mêmes des circonstances atténuantes ? Brûler sa mère comme sorcière et aller remercier la Vierge du succès de l'opération décèle un état d'esprit si extraordinaire qu'il touche de'fort près à la folie....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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