Extrait du journal

« Monsieur l’Habit Rouge, après avoir lu vos dernières chroniques sur ce que vous appelez les rosseries des femmes, j’hésite à tromper mon mari. Est-ce donc si grave? Est-ce qu’une honnête femme (s/c) ne peut pas tromper son mari?... etc. » C’est une jeune femme de Grenoble — le terrible pays des terribles militaires, Grenoble surnommé le tombeau des innocences — qui m’écrit et me fait cette question. Est-ce qu’une honnête femme ne peut pas tromper son mari? Mais pourquoi pas ? En voilà une idée, par exemple! Mais alors, à quoi servi raient les maris si leurs femmes ne les cornufiaient pas? Et que deviendraient les célibataires, s’il vous plaît? Madame, s’il ne vous faut plus que mon approbation pour combler de joies votre amant futur, je vous la donne pleine et entière. Trompez votre mari, madame; trompez-le beaucoup. Plus vous lui planterez de cornes, plus les portes du Paradis vous seront grandes ouvertes. Je vous le répète, les maris n’auraient aucune raison d’exister s’ils n’étaient cocus ; et les jolies femmes qui vous ressemblent — merci de votre pho tographie — ont été enjolivées par les gracieuses mains de la Beauté, pour qu’elles soient charmantes avec les cam brioleurs d’amour....