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Le Fin de siècle, 3 octobre 1891

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Le Fin de siècle
3 octobre 1891


Extrait du journal

Cette petite chercheuse d’amour, qui m écrivait ses désespérances, ses déce vantes courses à la recherche d une belle passion qui dissipât les tristesses de son existence esseulée, Lilette, a fini par rencontrer, en ce Paris qu’elle maudis sait, la chair de sa chair ! Et voici, en quels termes, avant de partir loin, bien loin, en quelque pay sage sans doute de l’automnale banlieue, elle chante son cantique de joie et de reconnaissance. < Ce que je voulais, je l’ai trouvé ! L’amour est venu tout seul sous les traits d’un jeune et joli garçon qui ne me donnera ni chevaux ni voitures, qui ne me fera pas remarquer parmi les les grandes horizontales, mais qui m’aime follement et veut aussi cacher son bonheur à tous. Nous allons nous enfuir dans un petit coin, y vivre en tourtereaux. Rien ne vaut cette idéale poésie : l'amour et la jeunesse ; vivre heureux à deux, loin de tous ! » Soyez heureuse,Lilette,et que le beau poème de vos vingt ans s’épanouisse enfin... Aimez, aimez avec toute la fougue de votre jeunesse, car l’amour c est encore la seule chose qui soit bonne dans la vie. **•* Oh ! combien désolés, les concerts tristes,désespérés, qui s’élevèrent autour de moi, à propos de cette première lettre °ù Lilette s’écriait : * Je veux trouver quelque aima ble garçon qui se chargera de me faire passer le cap de Cythère, et je vous as sure que celui-là ne sera pas à plaindre. Je ne suis pas méridionale pour rien, le sang dans notre pays est aussi chaud que le soleil. » pe jeunes hommes m’écrivirent qu’eux aussi, dans leur isolement, de toute leur âme et de toute leur chair, aPpelent l’aimée de leurs rêves : * Combien de nous, dont le cœur déborde de nobles aspirations, dont le Corps éclate de sève, qui, avides de con naître les suprêmes joies, dans les bras dune amante digne d’eux, cherchent finement, toute leur vie, cet idéal... Lcoeurés par les amours tarifées, par les caprices de hasard qu’une trop lon8Uc continence peut seule faire accepter,...

À propos

Fondé fin 1890 par François Mainguy et René Émery, Le Fin de siècle était un journal mondain bihebdomadaire. Lorsqu’il paraît, il sort immédiatement de la masse en vertu de son style badin et de l’érotisme à peine voilé de ses dessins. En 1893, son « bal Fin de siècle » fait scandale à cause de la tenue très légère de certaines de ses convives. Quelques années plus tard, en 1909, le journal devient Le Nouveau Siècle. Il disparaît en 1910.

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