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Le Fin de siècle, 12 septembre 1909

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Le Fin de siècle
12 septembre 1909


Extrait du journal

smi. no doivent pus percevoir sur lu soûlerie, la parure, lu gourmandise, niais il est entendu qu’on leur réserve une part sur l’amusement de leurs con temporains au théâtre. Quand vous avez ri ou pleuré à un spectacle, lorsque vous avez ressenti des joies esthétiques, éprouvé I émotion que procure une jolie pièce, vécu pendant quelques heures lu vie de héros imaginaires et élevé votre idé d, vous vous êtes trouvé obligé de l'aire profiter l’administration qui régit les pauvres bougres de vos sensations. 11 n'en est pas de même quand vous vous grisez ou que vous achetez une jo lie bague. Le rire et les larmes payent j un impôt en France, les jouissances in tellectuelles ne sont autorisées que si vous pouvez augmenter le magot des va-nu-pieds qui, — luit étrange, — de vient plu* grand chaque jour sans que la misère soit en raison contraire. Et le publie demande : « Pourquoi les places sont-elles si chères, pourquoi tant de directeurs de théâtre font-ils faillite ». La responsabilité de eet état de choses revient, ne l’oublions pas, au droit de pauvre, Combien d’impresum auraient été sauvés du déshonneur si à la fin de leur saison, ils avaient eu dans leur cuisse la moitié seulement de la somme «pu1 le Monsieur noir placé près du contrôle, vient leur prendre flegmati quement tous les soirs au nom des saints principes de la charité qui sont invoqués, alors qu’on ferait mieux de dire que ces sommes sont nécessaires à la tranquillité de nos ronds-de-cuir. M. Emile Massa ni, le sympathique conseiller municipal, rapporteur des théâtres municipaux, a récemment dé posé un intéressant projet -tendant à améliorer le sort des malheureux ar tistes rt, directeurs qui se sont ruinés en enrichissant l’Assistance Publique. 11 faut faire mieux encore dans cette voie, et empêcher ceux qui nous donnent un peu (h joie et de beauté — il n’y m a pas faut en ce bas inonde — de finir dans la misère pour cou tenter cette administration que quoi qu’on en dise, l’Europe nous envie, de moins en moins chaque jour. C’est à quoi nous voulons nous employer et nous ne nous dissimulons pas notre té mérité et les gigantesques difficultés de celle tâche. Nous nous heurtons à tout un monde de préjugés, de décrets et d’habitudes. 11 appartenait à un journal comme le Fin de Siècle, imprégné comme le nôtre de pensées nouvelles et d’idées de de main, d’essayer de livrer celte bataille du bon sens et de l’équité contre la rou tine. Réussirons-nous ? Nous ne le sa vons pas, et ne voulons pas le savoir, niais nous allons avec la confiance et la fougue de la jeunesse sans crainte des difficultés, sans souci des luttes à sou tenir. Nous n’avons pour nous que la justice de la cause que nous voulons défendre. C’est peu de chose nous le savons... Max Viterbo....

À propos

Fondé fin 1890 par François Mainguy et René Émery, Le Fin de siècle était un journal mondain bihebdomadaire. Lorsqu’il paraît, il sort immédiatement de la masse en vertu de son style badin et de l’érotisme à peine voilé de ses dessins. En 1893, son « bal Fin de siècle » fait scandale à cause de la tenue très légère de certaines de ses convives. Quelques années plus tard, en 1909, le journal devient Le Nouveau Siècle. Il disparaît en 1910.

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