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Le Fin de siècle, 24 juillet 1910

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Le Fin de siècle
24 juillet 1910


Extrait du journal

gue liaison avec un grand agent d’une grande Société d'auteurs. Mais Elle avait offert à un autre amant, son cœur. Fils d’un grand acteur, acteur lui-même il l’avait connue eu jouant une comédie, dans un lit. Comme au théâtre, à la ville, ils ne purent abandonner une aussi bonne habitude. Tout passe, tout casse... Elle avait rompu ces deux chaînes et un grand chanteur avait fait ce double héritage. Mais un jour, à l’heure du berger, le tils du grand comédien vint voir la jolie artiste pour lui faire de véhéments reproches ! L'enlrelien fut brutal et le jeune coq, farouche, étreignant de ses griffes son adversaire, victorieusement termina l'entretien. Rentré chez lui, pour sceller un traité île paix il écrivit une lettre tendre et amoureuse. — L'imbécile, dit-elle à une de ses amies, il m’avait reprise et il a tout gâté par une ieltre d'amour. Veuves joyeuses ! Elles le sont tout à fait, joyeuses, les jolies Persanes qui viennent de perdre leur mari ou leur amant qu elles chéris saient. L’abondance de leurs larmes est un critérium de leur désespoir et il est de bon ton, dans le pays du shah, de remplir au moins deux Maçons de perles liquides glissant de jolis yeux, pour être dispensée par le dieu des Perses de pleurer davantage. L'achat des deux 11acons est même la première préoccupa tion d'une Persane qui vient de con naître l’amertume du veuvage. Chaque lois quelle sent venir ses pleurs, elle se précipite vers le récipient et s’efforce d'y faire pénétrer ses larmes. Suivant l'abondance des regrets — qui ne sont pas toujours éternels ! — le flacon se remplit plus ou moins vite. Une veuve éplorée met deux ou trois mois pour combler ses deux flacons, mais elles vous avoueront toutes, avec une can deur admirable, qu’aucune d’entre elles n’irriverait au bout de sa tâche sans avoir recours à un artifice. Pour parve nir à leurs fins lacrymatoires, ces char mantes Persanes font, en effet, un usage...

À propos

Fondé fin 1890 par François Mainguy et René Émery, Le Fin de siècle était un journal mondain bihebdomadaire. Lorsqu’il paraît, il sort immédiatement de la masse en vertu de son style badin et de l’érotisme à peine voilé de ses dessins. En 1893, son « bal Fin de siècle » fait scandale à cause de la tenue très légère de certaines de ses convives. Quelques années plus tard, en 1909, le journal devient Le Nouveau Siècle. Il disparaît en 1910.

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